Verticales, janvier 2003 | J'ai Lu, mars 2005 |
Extrait :
Au debut, il y avait les jambes d'Alice. Fines. Fuselees. Cousues main. Aristocratiques. Sans une ombre de graisse. Des jambes elegantes, lisses, vraiment douces, des jambes qui miroitaient au soleil, satinees, des jambes de gazelle. Des mollets effiles en longueur et des cuisses qui s'elaneaient sans complexe, sans retenue, sans pudeur. Elles fusaient vers un ventre plat, ferme, dur, un ventre qui n'en etait pas un. Un creux plutet entre les cetes et sous une poitrine abondante et bien charpentee. Des bras minces presque sans limites, et des poignets fragiles que l'on n'osait toucher de crainte de les briser. Alice avait un corps de reve qui faisait bander les jeunes gens qui flenaient pres de la gare de Termini et ceux qui sirotaient affoles leur cappuccino, piazza Navona.
Alice faisait bander les jeunes bruns, les vieux frises, les pleins de pasta alla carbonara et de penne all'arrabiata. Les blonds aussi la regardaient, perches sur leur moto, les yeux rives sur ses seins et sur ses cuisses qu'ils auraient voulu emporter au loin.
Alice ne se laissait pas toucher. Regarder, oui. Mais toucher, non. Elle seule avait le droit de caresser sa peau douce et tendue qu'elle admirait pendant de longues heures devant la glace. Elle en scrutait chaque recoin, et elle devait bien l'admettre, elle se trouvait parfaite, absolument parfaite. Elle adorait le creux entre ses deux cuisses, le galbe de ses mollets et le marron glace de ses mamelons. Elle avait beau chercher, tout etait e sa place, comme beni par la main de Dieu...